23 décembre 2008
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18:56
Hi, namaste my friends,
Gorakpur, l'antichambre de l'enfer. Imaginez une ville étouffée et aveuglée par un smog sec, uniquement de poussière et de pollution, une circulation infernale dans un brouhaha de klaksons et de moteurs, l'apothéose étant atteinte avec les groupes électrogènes installés en face des magasins, bricolés à partir de moteurs de voitures, pétaradant en échappement libre. Parfois tous les 10 mètres, c'est hallucinant et étourdissant, sans parler de la fumée refoulée dans les boutiques.
Les rats sont partout chez eux, nullement dérangés par la présence humaine, cavalant entre les étals et visibles dans toutes les arrières cuisines.
Cet état si pauvre est bien pire que l'Inde d'Epinal que les européens imaginent...
Nous sommes partis de Kathmandu la veille, Jean et moi, par un bus de nuit... 12 hs pour parcourir 270 kms. Les transports au Népal sont incroyablement lents.
Après une nuit dans un hôtel miteux de Gorakpur (Y'a que ça !!!), en face de la gare, on prend un train direct pour Kollam à 6.30 AM.
Interminable voyage ! Défilent champs de tabac, de coton, de colza en fleur, de cannes à sucre, eucaliptus, villages aux maisons plates de béton ou de briques, fumantes usines genre agro-alimentaire, briquetteries aux cheminées hautes comme des tours de Babel, des gamins qui jouent au cricket, des gens qui dorment sur le sol, cuisinent ou défèquent le long des voies, les chiens, vaches, chèvres et porcs, les autorickshaw, les camions bariolés. Toute la vie est visible et c'est un émerveillement... Après six mois au Népal, j'ai oublié l'Inde si particulière, si hors-normes ! Non, c'est pas ça, elle a les siennes de normes !
Traversée de l'Uttar Pradesh, du Madya Pradesh, du Maharastra, de l'Andra Pradesh et du Tamil Nadu pour enfin arriver au Kerala, quelques 3150 kms plus au sud. Je replonge dans le kaleïdoscope indien, chaque état, chaque province ayant sa personnalité, ses langues et coutumes. Le point commun reste la nonchalance, le sourire, ce fatalisme inspiré, la curiosité, l'ouverture et ce rapport avec le corps si particulier que l'on trouve dans les pays chauds ou l'on se vet d'un simple pagne.
Quand le train a franchi le Gange, j'ai lancé quelques pièces dans les eaux sacrées. C'est la coutume pour obtenir chance et succès dans ses entreprises. J'adore jouer avec les dieux indous, jolis contes de fée pour adultes.
Nous vivons dans l'éternelle attente du repas. Au Népal, on fait 4 repas par jour : 7h p'tit dej, 11h dahl bhat, 3h chappati-curry de légumes ou de viande et 7h diner. En Inde, le rythme est plus comme en France et le décalage fait que j'ai tout le temps faim. Mais après les frugaux dahl-bhat, les thalis indiens sont riches et délicieux. Cette nourriture fait des papilles un véritable champs d'expérience, aucun plat ni aucun restau n'étant semblable aux autres... Subtile alchimie des épices, c'est vraiment trop bon, même la bouffe du train. Et les prix défient toute concurrence.
Une dosa et des vadaï sur une feuille de bananier. La cuisine du south-india qui m'a tant manqué. Ici, ça ne coute rien, moins de 20 roupies. Avec Jean, on s'est ruinés pour en manger à Kathmandu. On payait ça plus de 100 roupies.
Le temps s'est arrété, entre un tchaï, une clope assis à la porte du train, un bla-bla avec les rencontres, la bouffe... Puis la nuit...
Et rebelote le lendemain. C'est long mais supportable, toujours, un évènement vient rompre l'ennui : les gamins qui jouent, un beau paysage, le train qui s'arrète 15 mns en rase campagne, le temps de se dégourdir les jambes et de fûmer, une friandise offerte par le voisin... Que des choses simples me direz-vous... Je vous répondrai pourquoi faire compliqué !!!
Retour au style dravidien du sud, polychrome et exubérant.
Après les étendues jaunes et poussiéreuses du nord, les cultures mieux irriguées du sud font place aux cocotiers et bananiers dans la jungle de plus en plus dense. Après avoir franchi la chaine des ghâts (C'est la première fois que j'utilise l'orthographe exacte, merci wikipédia !), occidentaux, on arrive enfin dans le Kerala.
Kollam, 5 hs de retard, plus de correspondance pour Varkala. Ça fait 5 jours que nous sommes partis de Kathmandu, on n'est plus à un jour près... On a dormi là, à 30 kms de notre objectif.
Gorakpur, l'antichambre de l'enfer. Imaginez une ville étouffée et aveuglée par un smog sec, uniquement de poussière et de pollution, une circulation infernale dans un brouhaha de klaksons et de moteurs, l'apothéose étant atteinte avec les groupes électrogènes installés en face des magasins, bricolés à partir de moteurs de voitures, pétaradant en échappement libre. Parfois tous les 10 mètres, c'est hallucinant et étourdissant, sans parler de la fumée refoulée dans les boutiques.
Les rats sont partout chez eux, nullement dérangés par la présence humaine, cavalant entre les étals et visibles dans toutes les arrières cuisines.
Cet état si pauvre est bien pire que l'Inde d'Epinal que les européens imaginent...
Nous sommes partis de Kathmandu la veille, Jean et moi, par un bus de nuit... 12 hs pour parcourir 270 kms. Les transports au Népal sont incroyablement lents.
Après une nuit dans un hôtel miteux de Gorakpur (Y'a que ça !!!), en face de la gare, on prend un train direct pour Kollam à 6.30 AM.
Non, non, elle ne prendra pas le train avec nous !!
Interminable voyage ! Défilent champs de tabac, de coton, de colza en fleur, de cannes à sucre, eucaliptus, villages aux maisons plates de béton ou de briques, fumantes usines genre agro-alimentaire, briquetteries aux cheminées hautes comme des tours de Babel, des gamins qui jouent au cricket, des gens qui dorment sur le sol, cuisinent ou défèquent le long des voies, les chiens, vaches, chèvres et porcs, les autorickshaw, les camions bariolés. Toute la vie est visible et c'est un émerveillement... Après six mois au Népal, j'ai oublié l'Inde si particulière, si hors-normes ! Non, c'est pas ça, elle a les siennes de normes !
Traversée de l'Uttar Pradesh, du Madya Pradesh, du Maharastra, de l'Andra Pradesh et du Tamil Nadu pour enfin arriver au Kerala, quelques 3150 kms plus au sud. Je replonge dans le kaleïdoscope indien, chaque état, chaque province ayant sa personnalité, ses langues et coutumes. Le point commun reste la nonchalance, le sourire, ce fatalisme inspiré, la curiosité, l'ouverture et ce rapport avec le corps si particulier que l'on trouve dans les pays chauds ou l'on se vet d'un simple pagne.
Quand le train a franchi le Gange, j'ai lancé quelques pièces dans les eaux sacrées. C'est la coutume pour obtenir chance et succès dans ses entreprises. J'adore jouer avec les dieux indous, jolis contes de fée pour adultes.
Nous vivons dans l'éternelle attente du repas. Au Népal, on fait 4 repas par jour : 7h p'tit dej, 11h dahl bhat, 3h chappati-curry de légumes ou de viande et 7h diner. En Inde, le rythme est plus comme en France et le décalage fait que j'ai tout le temps faim. Mais après les frugaux dahl-bhat, les thalis indiens sont riches et délicieux. Cette nourriture fait des papilles un véritable champs d'expérience, aucun plat ni aucun restau n'étant semblable aux autres... Subtile alchimie des épices, c'est vraiment trop bon, même la bouffe du train. Et les prix défient toute concurrence.
Le temps s'est arrété, entre un tchaï, une clope assis à la porte du train, un bla-bla avec les rencontres, la bouffe... Puis la nuit...
Et rebelote le lendemain. C'est long mais supportable, toujours, un évènement vient rompre l'ennui : les gamins qui jouent, un beau paysage, le train qui s'arrète 15 mns en rase campagne, le temps de se dégourdir les jambes et de fûmer, une friandise offerte par le voisin... Que des choses simples me direz-vous... Je vous répondrai pourquoi faire compliqué !!!
Adorable couple de Bangalore dans le train. Il y a bien des chances pour qu'on se rencontre à nouveau.
Retour au style dravidien du sud, polychrome et exubérant.
Et rencontres de gare... Comme les indiens sont gentils !!
Après les étendues jaunes et poussiéreuses du nord, les cultures mieux irriguées du sud font place aux cocotiers et bananiers dans la jungle de plus en plus dense. Après avoir franchi la chaine des ghâts (C'est la première fois que j'utilise l'orthographe exacte, merci wikipédia !), occidentaux, on arrive enfin dans le Kerala.
Kollam, 5 hs de retard, plus de correspondance pour Varkala. Ça fait 5 jours que nous sommes partis de Kathmandu, on n'est plus à un jour près... On a dormi là, à 30 kms de notre objectif.
Les gares indiennes sont toujours très folkloriques mais ressemblent de + en + au gares de l'ouest.
Quant aux indiens, ce n'est plus du folklore, c'est de la rage ou de la douce folie.
Les longuis... Sûr, on est dans le sud !!!
Alors mes amis, je crois que dans le prochain post, on va voir la mer. Comme elle m'a manqué, celle là !!! Et la température a retrouvé un cours normal, on frole les 30°... Et mon corps est heureux !!!
Prenez soin de vous, joyeux Noël et A+.
Alors mes amis, je crois que dans le prochain post, on va voir la mer. Comme elle m'a manqué, celle là !!! Et la température a retrouvé un cours normal, on frole les 30°... Et mon corps est heureux !!!
Prenez soin de vous, joyeux Noël et A+.